Pourquoi le prix du pétrole grimpe sans pour autant exploser en raison des tensions au Moyen-Orient

La confrontation récente entre Israël et l’Iran a, sans surprise, fait grimper les cours du pétrole. Le prix a augmenté de 10 % le baryl en 7 jours. Pourtant, contrairement aux craintes initiales, le marché n’a pas connu d’explosion spéculative, maintenant une certaine retenue. Les experts affichent un optimisme prudent, notant que malgré des frappes ayant visé des infrastructures énergétiques iraniennes, la panique n’a pas saisi les traders.

Les prix ont même brièvement reculé avant de remonter légèrement, portés par l’incertitude d’une implication américaine. Un baril se négociant entre 70 et 80 dollars n’est pas inhabituel, étant proche des tarifs observés en début d’année. Plusieurs facteurs expliquent cette modération des marchés. D’abord, les actions israéliennes ont visé les infrastructures énergétiques destinées à la consommation intérieure de l’Iran, épargnant ainsi ses capacités d’exportation de pétrole et ses raffineries. En second lieu, cette montée en puissance fait suite à une décision inattendue de l’OPEP+ début mai, qui a décidé d’accroître ses quotas de production.

Cette augmentation de la production à l’initiative de l’Arabie saoudite évoque un effort pour tempérer la flambée des cours. D’ici la fin de l’année, cette surproduction pourrait compenser l’intégralité des exportations iraniennes, réduisant ainsi la dépendance mondiale au pétrole iranien. Pour l’instant, il semble peu probable que le détroit d’Ormuz soit fermé, malgré les conséquences géopolitiques majeures que cela pourrait avoir.

Bien que ce point de passage clé soit à portée de tir iranien, le bloquer nuirait aux propres exportations de Téhéran, notamment vers son client principal, la Chine. En effet, les conséquences économiques et géopolitiques d’un tel blocus seraient tellement dévastatrices que l’Iran s’exposerait à des représailles d’une ampleur considérable, menaçant la pérennité même de son régime. Un spécialiste n’hésite pas à déclarer que « fermer le détroit d’Ormuz serait pour l’Iran comme déployer une arme nucléaire », un acte aux conséquences incommensurables dont personne ne souhaiterait être à l’origine.

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